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Alcool et troubles de la mémoire

Il apparaît que les individus qui boivent beaucoup sont de moins en moins bons aux tests de mémoire. Il s'agit d'une tendance qui s'observe également chez les jeunes. Et les résultats des tests de capacité d'apprentissage et d'agencement spatial sont tout aussi mauvais.

Il faut faire une différence entre la mémoire à long terme et à court terme. Cette dernière stocke provisoirement toutes les informations que nous recevons dans la journée. Les informations qui ne sont pas importantes sont laissées de côté, tandis que les autres basculent dans la mémoire à long terme.

Le fait de consommer de l'alcool de façon excessive a surtout un impact négatif sur la mémoire à court terme, mais aussi parfois sur la mémoire à long terme.

Les black-outs

black-out alcohol

  • Lors d'une soirée très arrosée, il peut arriver que les informations de la mémoire à court terme ne passent pas dans la mémoire à long terme. C'est ce qu'on appelle un black-out. Dans ce genre de situation, on ne sait plus (ou presque plus) ce qu'on a fait ou dit, comment on est rentré à la maison, etc.
  • Si vous connaissez régulièrement des black-outs, c'est le signe qu'il faut changer vos habitudes de consommation d'alcool. Les black-outs sont d'ailleurs un symptôme d'intoxication légère. Le cerveau est fortement secoué à chaque fois que nous buvons trop d'alcool. Des black-outs réguliers sont aussi préjudiciables pour le cerveau.
  • En outre, si vous buvez à la maison, il est fort possible que vous ne soyez pas toujours conscient de vos black-outs. En effet, si vous restez dans un environnement familier sans aucun contact avec l'extérieur, les troubles de la mémoire passent plus facilement inaperçus.

Les troubles de la mémoire en général

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  • Une consommation excessive d'alcool augmente les risques de troubles de la mémoire en général. Cela veut dire que cette consommation est à la fois dangereuse pour la mémoire à court terme et à long terme.
  • Et ces dommages ne concernent pas uniquement la mémoire : la personne réfléchit aussi plus lentement, s'oriente moins facilement et ses facultés d'adaptation diminuent. En bref, c'est l'intelligence elle-même qui se dégrade.
  • La mémoire fonctionne généralement moins bien à cause, entre autres, de la mauvaise absorption de vitamine B1 par l'organisme. L'alimentation suffit normalement à couvrir les besoins en vitamines. Mais la consommation d'alcool réduit à elle seule cette absorption de vitamine B1. Si on ajoute à cela un dérèglement de l'alimentation (comme constaté chez de nombreux gros buveurs), cette carence en vitamine B1 s'accroît encore plus et s'accompagne alors d'oublis fréquents. Le médecin de famille peut prescrire de la vitamine B1 (thiamine) afin de prévenir ces symptômes ou d'y remédier. Une carence en vitamine B1 peut aussi engendrer des névrites.
  • Dans une certaine mesure, il est possible de traiter ces problèmes de mémoire grâce à un complément en vitamine B1, qui ne pourra être efficace que s'il est accompagné d'une réduction significative ou de l'arrêt de la consommation d'alcool. Et il existe, malheureusement, des cas où la lésion cérébrale est trop grave et il n'est plus alors possible de guérir les troubles de la mémoire.
  • Voir aussi : L'alcool et le cerveau

Le syndrome de Korsakoff

korsakov alcohol

Les lésions cérébrales dues à une consommation excessive d'alcool de longue durée en combinaison avec des carences systématiques en vitamine B1 sont irréversibles. La plus grave de ces lésions est le syndrome de Korsakoff.

  • Il s'apparente à la démence, avec les caractéristiques suivantes :
    • troubles graves de la mémoire à court terme : la personne ne retient plus les informations récentes
    • troubles de la mémoire à long terme : la personne éprouve des difficultés à se souvenir d'événements passés depuis longtemps
    • problèmes d'orientation dans le temps et l'espace : l'individu atteint ne sait généralement plus où il se trouve et ne connaît plus ni la date, ni le jour
    • troubles de l'humeur, comme par exemple une dépression, des angoisses ou des crises de panique avec parfois des périodes d'euphorie
    • l'individu est incapable de planifier quoi que ce soit
    • passivité et apathie
  • Pour 20 % des cas atteints du Syndrome de Korsakoff, la situation s'améliore nettement lorsque la personne arrête de boire. Ces progrès sont manifestes lorsque le patient prend un complément en vitamine B1 et bénéficie d'un accompagnement structuré. Dans environ 20 % des cas, ces améliorations sont pourtant minimes voire nulles. La majorité des patients se situe entre ces deux pôles : une amélioration est perceptible, mais des «symptômes résiduels» restent présents.
  • La consommation excessive d'alcool, si elle n'est pas stoppée, conduit à une démence alcoolique. Des troubles de la mémoire à long terme apparaissent et les compétences intellectuelles se dégradent davantage.
  • Il est fortement conseillé aux gros buveurs de prendre régulièrement un complément en vitamine B1 (y compris quand ils continuent à boire), car cette vitamine joue un rôle fondamental dans les facultés mentales. Par ailleurs, afin de «limiter les dégâts», il est aussi essentiel de maintenir une alimentation bien équilibrée.

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