Le triangle Personne-Produit-Contexte

test alcool

L'alcool et moi ?

Je fais le test !

Pourquoi buvons-nous de l'alcool ? Qu'est-ce qui nous pousse ou nous freine à boire une certaine quantité d'alcool ? Il n'est pas toujours facile de répondre précisément à ces questions, mais on renvoie souvent à trois facteurs qui jouent un rôle et s'influencent mutuellement en se basant sur le triangle du Docteur Olivenstein.

Il s'agit : de la personne, du produit et du contexte.

Personne

Il est vraisemblable que certaines personnes aient une propension plus forte que d'autres à consommer de l'alcool ou d'autres drogues.

alcool personne produit contexte

  • Certaines recherches donnent à penser que des facteurs héréditaires peuvent jouer un rôle dans la consommation d'alcool et le développement de problèmes liés à l'alcool. Les fils de pères dépendants de l'alcool seraient plus concernés que les filles à cet égard. Les études ne présentent toutefois pas toujours des résultats univoques, parce qu'il n'est pas toujours possible de déterminer avec précision la part de l'hérédité et celle des facteurs «environnementaux» (c'est-à-dire l'influence du «milieu» où vous avez été élevé). On n'a en tout cas découvert aucun «gène de l'alcoolisme» qui pourrait tout expliquer. Il s'agit probablement d'une conjonction de plusieurs facteurs.
  • Les traits de la personnalité peuvent également jouer un rôle. Si vous êtes souvent angoissé.e ou tendu.e et que vous avez du mal à surmonter ces sentiments, vous serez plus vulnérable à l'attrait de l'alcool ou d'autres drogues, que vous pourriez considérer comme une «autothérapie» ou comme une échappatoire vous permettant d'oublier vos problèmes. Au fil du temps peut s'installer ainsi un «cercle vicieux» dans lequel la stratégie de résolution initiale devient en fin de compte elle-même un problème.
  • Un autre trait de la personnalité susceptible de jouer un rôle est votre impulsivité naturelle, qui vous pousse à toujours rechercher des stimulations. Les personnes souffrant de TDAH, par exemple, courent un risque plus important que les autres de problèmes de dépendance.
  • Outre les traits de la personnalité, les facteurs de stress jouent également un rôle. Si vous vivez de graves problèmes dans votre entourage ou traversez certaines difficultés liées à une phase de vie particulière (puberté et adolescence, «crise de la cinquantaine», mise à la retraite...), vous pourrez être davantage tenté.e d'abuser de l'alcool ou d'autres drogues.
  • L'alcool et les drogues auront également davantage de chances d'«occuper le terrain» si vous avez peu d'intérêts ou d'activités intéressantes.

Produit

L'alcool n'est pas une substance neutre. Il a certaines propriétés qui peuvent faciliter la dépendance. Ceci est valable également pour d'autres drogues, mais certaines créent plus d'accoutumance que d'autres, ou ont une influence plus importante que les autres.

alcohol: produit

  • La consommation fréquente d'alcool peut conduire au développement d'une «tolérance» ou à l'apparition de symptômes de sevrage.
    • On entend par tolérance le fait que vous devrez consommer de plus en plus de drogue pour continuer à obtenir le même effet. Si vous aviez besoin, au début, de 2 verres pour éprouver une sensation de détente, il vous faudra après un certain temps 4 verres ou plus pour vous sentir détendu.e.
    • Les symptômes de sevrage apparaissent lorsque l'organisme «demande» de l'alcool, parce qu'il a développé une tolérance à l'alcool.
  • Avec certaines drogues, la «tolérance» et les symptômes de sevrage apparaissent rapidement. Avec d'autres, l'évolution est beaucoup plus lente. La quantité que vous consommez joue bien entendu un rôle important, de même que, pour certaines drogues, la manière dont vous les consommez. Les addictions les plus fortes sont celles dues au tabac, à l'inhalation de crack (inhalation à travers une pipe à eau) et à la consommation d'héroïne. L'alcool occupe une position moyenne dans cette liste.
  • Par ailleurs, dans ses effets parfois imprévisibles, l'alcool peut également avoir un rôle «protecteur». Par exemple la «gueule de bois» du lendemain qui vous gêne beaucoup, vous conduira peut-être à y aller plus prudemment avec l'alcool.

Contexte

Le milieu dans lequel vous avez grandi et vivez peut aussi jouer un rôle important.

alcohol: contexte

  • Si vous grandissez dans une famille où on boit beaucoup, vous courez un plus grand risque de boire beaucoup vous-même. Vous pouvez prendre l'habitude de boire beaucoup sans même y prêter attention. Ceci n'est toutefois pas une donnée immuable, c'est plutôt à considérer comme un "facteur aggravant". A l'inverse, certain.es boiront moins de leur propre chef, précisément parce qu'ils ont subi trop de désagréments de la consommation d'alcool des autres.
  • Si vous vivez, travaillez ou vous détendez dans un milieu où l'alcool est facilement disponible et est souvent consommé, vous augmentez le risque de vous mettre à boire trop également. Si le fait de boire beaucoup est très apprécié dans une culture de groupe donnée (parce que c'est «cool»), le risque augmente encore.
  • A l'inverse, la mentalité dominante dans votre entourage peut aussi avoir un effet «protecteur». Par exemple quand votre entourage n'apprécie pas du tout que vous buviez toute la journée ou conduisiez sous influence.
  • Votre situation sociale en soi joue également un rôle, indépendamment du fait que l'on y boive beaucoup ou pas. La présence ou l'absence de personnes qui se soucient de vous, une enfance passée dans un environnement stressant, l'existence ou non de possibilités de détente et les chances de trouver du travail peuvent avoir une influence sur la consommation d'alcool et de drogues.
  • Enfin, la "pression sociale à la conformité", phénomène mis en évidence par le psychologue Solomon Asch dans les années soixante, souligne à quel point nous sommes sensibles à ce que nous observons du comportement des autres. En effet quand nous observons un groupe de personnes avoir un comportement donné, nous avons tendance à nous conformer à ce comportement parce que nous ressentons une "pression" à le faire. Ce phénomène est vrai autant boite de nuit quand nous voyons des proches (membres de la famille, amis, voisins,…) que vis-à-vis de parfaits inconnus croisés à une occasion donnée.

Association de facteurs

Les facteurs dont il vient d'être question ne sont pas indépendants les uns des autres, ils interagissent les uns avec les autres. Bien évidemment, il est impossible de prévoir avec exactitude si quelqu'un aura des problèmes liés à l'alcool. La présence simultanée des facteurs ci-dessus peut toutefois donner une indication sur l'importance du risque pour une personne donnée.

Si, par exemple, vous êtes de nature nerveuse, que vous vous tracassez facilement, que l'on buvait beaucoup chez vous, que vous avez des conflits avec votre entourage et que les problèmes liés à l'alcool sont fréquents dans votre famille, vous êtes exposé.e à un risque plus important.
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