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Alcool et Cerveau : Que se passe-t-il dans le cerveau lors de la consommation d’alcool ?
L’alcool est un produit psychotrope aux effets variés sur le système nerveux central :
Les produits psychotropes sont classés selon trois catégories en fonction de leur action sur le système nerveux central. Cette classification correspond à leur effet sur certains récepteurs et neurotransmetteurs (substances qui transmettent l'influx nerveux entre les cellules nerveuses) dans notre cerveau.
- les dépresseurs
- les stimulants
- les perturbateurs
Les dépresseurs :
Les dépresseurs affectent notamment les neurotransmetteurs GABA (acide gamma-aminobutyrique). Il s’agit de l’inhibiteur le plus important du cerveau. L’éthanol, tout comme les benzodiazépines (tranquillisants) et la morphine, sont des dépresseurs. L’éthanol est la substance principale que l’on retrouve dans l’alcool. C’est pour cette raison que la consommation d’alcool donne le sentiment d’être désinhibé.
Les stimulants :
Les stimulants agissent sur les neurotransmetteurs tels que la dopamine et la noradrénaline, qui agissent à leur tour comme des stimulants sur les cellules nerveuses.
Les perturbateurs, les hallucinogènes :
Les perturbateurs provoquent une désorientation en modifiant la manière dont les sens fonctionnent. Cela déforme la perception du réel.
Les effets de l’alcool sur différentes zones du cerveau
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La perte du tissu cérébral :
- L'alcool est une substance anesthésiante qui agit donc comme narcotique sur les cellules du cerveau, ce qui a pour effet un ralentissement de la communication entre les neurones. De plus, les cellules du cerveau vont aussi fonctionner différemment. La personne peut être comme ralentie.
- A long terme, certaines cellules du cerveau vont aussi disparaître, c'est ce qu'on appelle la "perte de tissu cérébral". Elle s'observe clairement à partir d'une consommation journalière de 6 verres d'alcool et est due à la toxicité de l'alcool qui vient détruire les cellules cérébrales. De ce fait, le volume du cerveau rétrécit quand on consomme de l'alcool avec excès pendant des années. Le volume du cerveau peut ainsi diminuer de 10 à 15 % chez les très gros buveurs après 10 à 15 ans.
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La baisse des capacités intellectuelles :
- L'alcool agit considérablement sur le cortex frontal (partie frontale du cerveau). Or, celui-ci commande la maîtrise de soi et le comportement en société, ainsi que les actions ciblées, le raisonnement et la résolution de problèmes. Les dommages causés au cortex frontal entraînent donc une baisse des capacités intellectuelles. Par ailleurs, une moins bonne maîtrise de soi accentue les risques de réaction impulsives et réduit l'action de freins naturels (par ex. pour stopper l'envie de boire).
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Le Black-out et troubles de la mémoire :
- Passé un seuil de consommation d’alcool, les souvenirs ne passent plus de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme, à cause, entre autres, de l'action de l'alcool sur l'hippocampe. Ce sont les black-outs. Le fonctionnement de la mémoire subit souvent de plein fouet les effets d'une consommation de longue durée.
- Voir aussi : troubles de la mémoire
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Les troubles de la motricités :
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Les impacts sur les fonctions autonomes :
- La moelle qui se trouve dans le tronc cérébral commande un certain nombre de fonctions autonomes comme la respiration et les pulsations cardiaques. La personne peut tomber dans le coma, voire décéder, si cette partie du cerveau est anesthésiée sous l'effet de l'alcool. Ce risque concerne surtout les binge drinkers qui consomment de grandes quantités d'alcool en un temps record.
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Les anomalies de croissance :
- L'hypophyse est une glande située au centre de la tête, sous le cerveau. L'hypophyse commande certaines hormones dont l'hormone de croissance. En agissant sur cette glande, l'alcool peut entraîner des anomalies de croissance chez les jeunes qui en consomment trop. Le cerveau se développe jusqu'à ce qu'on ait atteint l'âge de 23 ans environ. Il est particulièrement sensible aux substances toxiques jusqu'à cet âge. C'est pourquoi le fait de boire trop jeune peut causer des dommages irréversibles qui réduisent les capacités mentales, la mémoire et la maîtrise de soi.
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Dommages et impacts sur le développement du cerveau :
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Différentes études scientifiques se sont penchées sur l’impact de l’alcool sur le cerveau en développement, comme chez les adolescents. La recherche met en avant une diminution significative des zones préfrontales et de l’hippocampe chez les jeunes ayant consommé de l’alcool par rapport à ceux n’en consommant pas. Le cerveau n’étant pas encore mature durant cette période de vie, une consommation excessive d’alcool peut dégrader son bon développement.
Une autre étude a mis en avant que les personnes qui boivent de l'alcool pendant 10 à 15 ans à raison de 25 verres par semaine sont susceptibles de connaître de légers dommages cérébraux. Et ces proportions seraient vraisemblablement plus basses chez la femme.
Ces études mettent en avant de quelle manière l’alcool peut impacter le cerveau, il est toutefois important de souligner que la dépendance à l'alcool n'entraîne pas systématiquement des dommages cérébraux.