Alcool et dépression : Comprendre le lien et trouver des solutions.
Il y-a-t-il un lien entre la consommation d’alcool et la dépression ? Ces deux thématiques sont souvent intimement liées. Pourtant, il n'est pas toujours possible de différencier la cause de l'effet.
Qu’est-ce que la dépression ?
On peut définir la dépression comme une morosité de longue durée qui perturbe le fonctionnement quotidien. Plus rien ne vous intéresse ni ne vous donne envie, tout semble terne. La culpabilité et l’angoisse accompagnent vos journées et vous avez une forte tendance à vous faire du mauvais sang.
D’où vient-elle ? Certains facteurs de risque peuvent fragiliser une personne et la conduire à la dépression. Il ne s’agit en aucun cas de cause à effet, un facteur de risque n’entraînant pas systématiquement une dépression. Il s’agit le plus souvent d’une accumulation de différents facteurs. Ils peuvent être biologiques ou contextuels (événements de vie douloureux, stress …).
La consommation d’alcool est un facteur de risque possible.
Les liens entre la consommation d'alcool et la dépression : Exploration d’un lien complexe.
Il est difficile de pouvoir identifier qui, de l’alcool ou de la dépression, arrive en premier. Ces deux composantes semblent s’influencer mutuellement et se renforcer l’une l’autre.
La consommation problématique d’alcool peut déclencher une dépression.
L’alcool est un produit psychotrope de la catégorie des « dépresseurs du système nerveux central ». Sous alcool, le système nerveux de la personne fonctionne « au ralenti ». Une consommation répétée d’alcool peut entraîner une série d’effets secondaires, comme de l’apathie, une perte d’élan, de la déprime, de l’isolement, des conflits dans les relations sociales. Et ces symptômes répétés peuvent à leur tour entraîner la personne vers la dépression.
Si l'humeur dépressive était déjà présente antérieurement, une consommation excessive d'alcool entraînera une augmentation des troubles.
Dans ce cas de figure, l’arrêt de l’alcool pendant plusieurs semaines peut avoir un effet positif sur les troubles dépressifs. Si vous optez pour l’arrêt de l’alcool, parlez-en à votre médecin afin d’éviter les symptômes de sevrage.
La dépression peut entraîner une consommation problématique d’alcool.
Pour une personne qui souffre de dépression, l’alcool peut agir d’abord comme une tentative d’atténuer ou d’éliminer les sentiments dépressifs. L'alcool a un effet tranquillisant et il peut réduire l’inquiétude ou des émotions de tristesse. Cet effet est relativement court puisqu’il dure le temps de l’effet de l’alcool dans le corps. Une fois que cet effet n’agit plus, la tentation de boire à nouveau pour retrouver des sensations similaires peut être grande. Le risque est alors que la personne entre dans un cercle vicieux et développe, sur le long terme, un rapport problématique à la consommation d’alcool.
Dans ce cas de figure, l’arrêt de l’alcool pendant plusieurs semaines peut avoir pour effet de se retrouver face à une dépression non traitée.
Quel impact pour le traitement ?
Avant de pouvoir se lancer dans un traitement adéquat, il est toujours important de prendre en compte la personne, le produit et le contexte.
Si vous êtes dans la situation où vous vous sentez déprimé et avez une consommation problématique d’alcool, nous vous conseillons d’avoir un échange avec votre médecin traitant. C’est une personne de confiance, qui vous connaît de manière globale. Avec son aide, il sera éventuellement possible de déterminer si l’alcool est la cause ou la conséquence de la dépression. Ce sera alors possible d’établir un trajet de soins et un traitement médicamenteux adapté à vos besoins.
Un psychologue peut aussi vous accompagner dans ces différents questionnements, afin de trouver des pistes de solutions adaptées à votre situation. Avec son aide, vous pourrez questionner l’histoire de votre consommation d’alcool (est-elle consécutive à des affects dépressifs ou à un événement de vie difficile ? Quel est le rôle de l’alcool ?). Mais aussi, l’évolution de la dépression dans votre parcours de vie.
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