L’alcool est reconnu comme un agent cancérigène par l’OMS. Pourtant il y a encore peu de personnes qui l’envisagent comme tel. En effet, à l’heure actuelle, une consommation modérée d’alcool est toujours envisagée par de nombreuses personnes comme bénéfique pour la santé et comme un comportement moins dangereux que la consommation tabagique.

Une étude, parue en avril 2013 dans l’American Journal of Public Health, souligne le rôle de la consommation d’alcool dans le développement de nombreux cancers. Les auteurs y recensent et y analysent de nombreuses études réalisées aux Etats-Unis depuis 2000. Ils y évoquent les cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage et du foie ; mais aussi, le cancer du colon, celui du rectum ou encore, le cancer du sein chez la femme.

Leurs conclusions sont les suivantes : l’alcool est en cause dans 3.5% des décès dus aux cancers et est responsable d’une diminution de l’espérance de vie d’environ 18 ans.

Ils mettent en évidence un impact majeur d’une consommation d’un ou deux verres par jour, ce qui remet en question la croyance que l’alcool en quantité réduite peut être « bénéfique pour la santé ». Enfin, ils montrent que 15% des décès lors d’un cancer du sein, chez la femme, sont attribuables à l’alcool.

Cette étude insiste donc largement sur l’augmentation du risque de cancer qu’entraine une consommation régulière, modérée ou limitée et rappelle que l’alcool est un facteur de risque souvent sous-estimé Ainsi, là où certains préconisent une consommation modérée, parfois considérée comme bénéfique, dans le cadre du cancer ces auteurs prônent l’abstinence totale.

Source :

Alcohol-Attributable Cancer Deaths and Years of Potential Life Lost in the United States. Nelson DE, Jarman DW, Rehm J, Greenfield TK, Rey G, Kerr WC, Miller P, Shield KD, Ye Y, Naimi TS. Am J Public Health. 2013 Apr;103(4):641-648.